« Sous ses faux airs d’intemporalité, cette oeuvre enracinée dans le présent se fraye un chemin riche d’avenir. La fréquentation de ces toiles apporte un surcroit d’existence et dépose en ceux qui les regardent un limon d’optimisme. Peu de peintres introduisent des signes nouveaux en peinture. Personne n’avait encore représenté le visage de cette façon là.

Cette nouveauté révèle une pensée singulière. Elle ignore les affirmations de la théorie. Elle s’ancre dans une expérience à hauteur des sensations. Chaque trait a la présence d’un tâtonnement vers plus de justesse et de ressemblance.

Dans ses toiles le peintre fait revivre, à travers ses personnages, la confrontation des forces de la nature qui se rencontrent, s’influencent, s’affrontent, se complètent et se repoussent, donnant naissance à des formes que l’on retrouve partout : sur les troncs d’arbres, sur les végétaux, sur la roche, sur la mer. L’oeuvre entière est tendue par son attention au passage du temps, aux déroulements de nos inquiétudes, aux nuances du couple…

Elle affirme discrètement notre force. Après tous ces portraits intérieurs, il n’est plus permis de douter du miracle de notre solidité ni de notre fidélité aux courants de la nature.

Concentrée dans la mer et la colline qui l’entourent, la nature a offert au peintre sa bibliothèque de formes, il y puise le vocabulaire qu’il enrichit ensuite. Les mêmes puissances et les mêmes fragilités agitent les collines et sous-tendent les visages.

Qui connait les toiles de Paul Coupille ne peut se promener en Provence sans penser à son oeuvre. Ces quelques mots rendent mal compte de la richesse des oeuvres. Le sachant, nous vous laissons les regarder. »

Samuel Kaminka

208 pages – Les éditions de la balle – 2011